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Kabbale, Cavale et rêve


Selon le Zohar I, 183b :

"Rien ne se matérialise dans le monde qui n’ait été d’abord révélé à une personne dans un rêve"


L'Innommable souffle toutes les solutions à l'homme lorsqu'il sait entendre ce que le divin lui révèle. Les rêves s'assimilent à des révélations, et comme pour tout dévoilement, les réalités intangibles se montrent à celui qui s'est préparé. Or, seul un enfant est apte à recevoir le royaume divin, est-il dit dans le Zohar I 251b :


"Les édits de la Cour Céleste sont d’abord montrés aux enfants de l’homme dans les rêves, ensuite après un court laps de temps, les choses arrivent".


Il est également suggéré l'idée, que même si l'homme est incapable de discerner au premier coup d'oeil les réalités intangibles, tout ce qui se matérialise dans le monde peut être perçu grâce à une "intelligence" à laquelle l'homme peur avoir accès. La partie de notre être dont nous avons perdu conscience et que nous avons à découvrir est comme "détachée" de nous, elle nous observe et voit tout. C'est justement ce que nous allons retrouver dans les rêves. Or, cette part de nous-mêmes se présente comme un miroir à l'homme, tel que tu es tel qu'Elle sera, est-il dit dans la gnose. C'est la raison pour laquelle celui qui commet sans cesse des fautes est toujours confronté à des rêves difficiles, il nous faut revenir à une simplicité du regard. L'Enfant nous parle mais le vieux est sourd. R. Isaac ben Samuel d’Acre, un kabbaliste du début du XIVème siècle, rapporte ce qui suit :


"Moi, le jeune Isaac d’Acre, étais endormi dans mon lit, et à la fin de la troisième garde, une merveilleuse réponse par le rêve m’a été révélée, dans une véritable vision, comme si j’étais pleinement éveillé, et la voici: "Sois entièrement avec l’Éternel ton D.ieu…"

Deutéronome, chapitre 18, verset 13


R. Isaac voit toutes sortes de combinaisons de mots et leurs équivalences numériques qui font allusion au nom divin, afin de penetrer dans l'antre sacré intérieur. Le Kabbaliste apprend ainsi à obtenir des réponses par le rêve lui-même, il doit prononcer les lettres du nom divin trouvées dans les versets bibliques dont les mots doivent être permutés. Cette prononciation, cependant, est interdite par la Loi juive et invaliderait la possibilité même de recourir au verset. La solution proposée est de combiner chaque lettre du Tétragramme avec les autres lettres, de façon à préserver le verset original, sans prononcer réellement les lettres du nom divin sous leur forme et leur ordre d’origine. Un autre exemple de la pratique oniromancique du she’elat halom découle de l’un des plus célèbres Kabbalistes, Rabbi Hayyim Vital, qui recommande ceci :


"Tu iras au lit pour dormir, prie "Que Ta Volonté soit faite", et utilise l’une des prononciations des noms [divins] écrits devant toi, et dirige ta pensée vers les sphères mystiques qui y sont liées. Puis évoque ta question soit pour découvrir les problèmes liés à un rêve et les choses futures, soit pour obtenir quelque chose que tu désires, ensuite pose [la question]."


C'est ainsi que l'enfant se met à cavaler partout à travers les livres afin de découvrir les secrets disséminés ici et là, par Celui qui voit tout. La Kabbale est une monture extrêmement ardue à domestiquer, plus précisément encore notre part terrestre est tel un chariot auquel est attelé des chevaux non domestiqués. C'est à cause de nos désirs multiples, de nos émotions insatiables et de notre mental qui singe le divin que notre chariot n'est pas stable. Apprendre à soumettre nos chevaux nous permettra de cavaler les lettres kabbalistiques, et c'est alors que le Yod se dévoilera en Daat.


"Celui qui est capable de discerner le contenu de l’imagination est quelqu’un qui est libre des désirs physiques comme Joseph, qui conquit le désir pour les femmes, et Daniel qui conquit le désir pour la nourriture. Ils pouvaient interpréter les rêves. Cela parce que la racine de toutes pensées réside dans nos désirs. Les désirs provoquent l’imagination dans l’esprit. Quelqu’un absorbé par les pensées contrôlées par les désirs ne peut extraire l’essence de la vérité qui repose au sein de ces pensées."

Tzidkas HaTzaddik, Section sept

 

Sources :


Titre : Le Zohar

Auteur : Charles Mopsik

Editions : Verdier


Titre : Traité des révolutions des âmes

Auteur : Rabbi Hayyim Vital

Editions : Archè

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