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Les derniers gnostiques du Moyen-Orient

Mandéen d'Irak

Parmi les centaines d'école gnostique qui prolifèrent à l'Antiquité, seul trois grandes écoles gnostiques existent encore au Moyen-Orient : les ismaéliens (qui se divisent en deux branches : Agha khan et druzes), les mandéens et les yezidis.


Les ismaeliens appartiennent au deuxième rameau de l'Islam, le shiisme. Ils ont incorporé des éléments de la philosophie plotinienne (donc de Platon), de diverses sectes et mouvements judéo-chrétiens, de l'hermétisme (astrologie, alchimie ou encore magie), des pythagoriciens ou encore d'éléments zoroastriens. Il y a une source commune entre l'enseignement ismaélien et l'enseignement kabbalistique juive. D'énormes parallèles peuvent être établis entre les 10 Sephirot de la Kabbale et les 10 Intelligences de la gnose ismaélienne. La troisième Intelligence, assimilée à la Sophia des gnostiques de l'Antiquité, ayant commis une faute d'orgueil chuta jusqu'à la dernière Intelligence, soit la dixième, et depuis ce jour l'homme doit réparer cette faute (équivalent de la réparation des vases de la Kabbale). Il y a derrière cette réparation une visée eschatologique, métaphysique et gnostique du monde.


Ismaélien du Pakistan

Région de Masyaf en Syrie où réside les ismaéliens

Druze d'Israël

Druze d'Israël

Les mandéens partent du principe que ce n’est pas Dieu, mais un démiurge, un sous-dieu, qui est à l’origine de la Création du monde. Ce démiurge tente de dissimuler aux hommes la véritable connaissance de Dieu, mais la gnose permet de dévoiler la vérité. Contrairement aux gnostiques de l'Antiquité, ce n'est pas Jésus qui est venue dévoiler la supercherie de Yahvé, mais Jean-Baptiste chez les mandéens. D'ailleurs, les mandéens haïssent Jésus et le traite de menteur. La foi des mandéens (de « connaissance », manda), renferme des éléments juifs, gnostiques et chrétiens pensés comme l’acte de communion et le repos dominical. Jean-Baptiste passe à leurs yeux pour un réformateur religieux. Car il baptisa dans le Jourdain non seulement Jésus, mais aussi le rédempteur mandéen. (« Connaissance de vie », Manda d’Hayyé), ce messager céleste fut envoyé sur terre (tibi) par le Dieu suprême (mana rurbe) afin d’apporter à Adam et à son épouse Hawa la révélation de leur origine divine. Ce n’est que par cette vérité que l’homme peut être délivré. A la fin du monde, Manda Hayyé délivrera de l’enfer les âmes pieuses. Le baptisé, selon les mandéens, communie ensuite d’un morceau de pain consacré par le prêtre et de (« l’eau cérémonielle », mambuha).


Mandéen d'Irak

Mandéen d'Irak

Mandéen d'Irak

Selon la mythologie yézidite, Dieu serait né d'une Perle. De son essence émanèrent ses sept compagnons, les Sept Anges, qui l'aidèrent à créer le monde. A intervalles irréguliers, ces anges apparaissent sous une forme humaine pour enseigner aux hommes la véritable religion. L'histoire sacrée des Yézidis est celle des incarnations de ces anges. Les Sept Anges, les heft sirr ou Sept Secrets, dont le chef est Malak (ou Melek) Tâwûs (l'Ange Paon) à cause des colorations spirituelles qu'il a récupéré, gouvernent le monde ; parmi eux, Ezi Melek. Pour les Yézidis, l'Ange-Paon refusa d'adorer Adam, mais loin d'être puni, il en fut loué par Dieu qui lui donna en charge le monde physique pour l'y représenter. La connexion Iblis (Satan) ou Shaytân-Tâwus est donc réelle, mais il est faux de faire du Malak Tâwus des Yézidis une figure démoniaque. C'est au contraire une figure gnostique. C'est le monde physique qui est mauvais ou « enténébré », pas son Ange. Et comme pour tous les gnostiques, le bien est d'essence céleste et le mal est d'essence sublunaire. Le monde physique et corporel enferme les particules de lumière que sont nos âmes (éléments manichéens et zoroastriens). La doctrine yézidite recommande de considérer Iblis comme un Archange qui a chuté (éléments de la chute des anges), puis pardonné (repentant, il a éteint l’enfer avec ses larmes), auquel Dieu a abandonné le gouvernement du monde et la transmigration des âmes qu'il administre. Leur livre sacré s’appelle « ketab-e Jelveh » et leur lieu saint c’est la vallée de Lalesh près de Sinjar. C’est en quelque sorte leur Mecque, ils s’y rendent pour faire leur « Hajj ».


Yazidi d'Irak

Yazidi d'Irak

Yazidi d'Irak

 

Sources :

Titre : Exposé de la religion des Druzes: Tiré des livres religieux de cette secte, et précédé d'une introduction et de la vie du khalife Hakem-biamr-Allah

Auteur : Antoine Isaac Silvestre de Sacy

Editions : Cambridge University Press

Titre : Adam secret - La religion gnostique des Mandéens du Moyen-Orient

Auteur : E. S. Drower

Editions : La Fontaine de Pierre

Titre : La convocation d'Alamût : Somme de philosphie ismaélienne

Auteur : Nasiroddin Tusi

Editions : Verdier

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