top of page

Du jaillissement du contenu inconscient aux phénomènes hallucinatoires.


Extrait d'une oeuvre d'Henry Darger, art brut.

1. Extrait d'une oeuvre d'Henry Darger, art brut.



Existe-il une frontière entre la normalité et la pathologie psychique du point de vue de l'imagination?


Les scientifiques de notre époque ont établit une frontière entre différents modes de fonctionnement de notre imaginaire, qui, en fait, n'existe tout simplement pas. D'un côté, ils rangent « la folle du logis », soit l'imaginaire dévoyé qui peut se developper en hallucination, et d'un autre côté l'imaginaire équilibré dont la fonction ne peut qu'être passive. A vrai dire, l'imaginaire n'est pas intégré dans les études scientifiques comme il devrait l'être, c'est la raison pour laquelle il est temps de réintégrer cette puissance dont la limite se pose là où chaque individu à la capacité d'appréhender le monde. Nous vous proposons de lire un extrait de notre ouvrage « Emergence: Présence, Conscience et nature du réel », aux éditions Orphélya, afin d'élucider un tant soit peu cette question primordiale sur la fonction de l'imagination.


Extrait:

« Qu’est-ce qu’une hallucination ?


Nous pouvons lire dans les manuels les plus en vue ce genre de description : l’hallucination est une sensation pathologique en l’absence de tout stimulus. Il s’agit donc d’une perception sans objet. L’affaire est close, c’est une pathologie. En 1 838, le psychiatre français Jean-Étienne Esquirol définit le terme comme une « perception fausse ou sans objet », sens qui a survécu jusqu’à aujourd’hui. En latin, hallucinatio signifie erreur, méprise, tromperie, égarement. L’hallucination psychiatrique constitue un trouble de la perception, qui s’impose à la conscience du malade, et qui s’accompagne d’une conviction inébranlable. Certains psychiatres classent cette pathologie dans le domaine de la conviction délirante inébranlable, puisqu’elle échappe à toute logique et à toute attitude critique. De nombreuses pathologies peuvent s’accompagner d’hallucinations, qu’il s’agisse de pathologies psychiatriques (par exemple la schizophrénie) ou neurologiques (la maladie de Parkinson ou l’épilepsie). La consommation de substances psychoactives telles que l’alcool, certains médicaments et les substances dites hallucinogènes sont aussi responsables d’hallucinations. Elles peuvent également survenir dans des états d’hypnose, de méditation profonde, de transe ou encore d’état de conscience modifiée. Il est a noté que lorsque le moi se trouve affaiblit pour diverses raisons, le surgissement des hallucinations peut intervenir. Autrement dit, c’est lorsque la conscience individuelle s’atténue que prend place un autre type de conscience, ou plus précisément une conscience dont les critères de perception sont tout autre. La transition entre l’état de veille et le sommeil est particulièrement propice à l’apparition d’hallucinations. D’après diverses études épidémiologiques, 37% de la population serait sujette à des hallucinations dites hypnagogiques (survenant lors de l’endormissement) et 13% à des hallucinations hypnopompiques (lors du passage du sommeil au réveil). La privation de sommeil, le jeûne, le travail intense ou l’épuisement extrême sont aussi des facteurs favorisant l’apparition d’hallucinations. La privation sensorielle, c’est-à-dire la réduction ou la suppression délibérée de stimulation d’un ou de plusieurs sens peut conduire, lorsqu’elle est suffisamment prolongée, à des hallucinations. À l’inverse, une surcharge sensorielle peut également déclencher une expérience hallucinatoire. Une telle expérience peut aussi survenir dans des conditions physiques et/ou émotionnelles extrêmes (accident, exploit sportif, décès d’un proche, fatigue intense, douleur vive, dépression profonde, etc.). Dans les mois qui précèdent cet état, on retrouve souvent un événement déclenchant : difficultés professionnelles, économiques, maladies, divorce, deuil, etc.


Il n’y a aucune théorie qui puisse expliquer convenablement le phénomène hallucinatoire, et aucun consensus chez les neurologues ne peut nous éclairer en nous apportant une théorie globale du fonctionnement du cerveau. Cette altération des sens et des perceptions affecte l’ensemble du corps, elle est très différente de l’illusion, qui, est une mauvaise interprétation du réel dû au raisonnement défectueux ou trop tardif de nos perceptions. D’où proviennent les hallucinations ? Pourquoi surgissent-elles ? Nous apportons notre pierre à l’édifice de la Connaissance dans les pages qui suivent. Les hallucinations appartiennent au domaine du rêve, plus clairement à un état de rêve. Les ondes cérébrales Beta interfèrent avec les ondes cérébrales du rêve, ce qui nous mène à, tout en étant éveillé et conscient, voir des images qui sont normalement présentes uniquement lorsque nous dormons et rêvons. Lorsque nous hallucinons, nous rêvons éveillés. Les rêves et les hallucinations sont considérés comme irréels par les réductionnistes de la biologie moléculaire, puisqu’ils ne sont pas fréquencés sur notre normalité quotidienne. C’est-à-dire que cette conscience plurielle, celle-là même qui possède une relation synesthésique avec le réel, fonctionne selon la loi d’analogie et donc réfléchit par pensée non linéaire. Nous pouvons, du même coup, nous poser la question de la normalité.



Qu’est-ce que la normalité psychologique ?

C’est une norme sociale, un critère culturel. La bande de fréquence du langage comme nous l’avons vu précédemment, notre écoute, notre vision, enfin l’ensemble de nos perceptions et sensations construisent notre réalité quotidienne. Notre organisme, qui est pourtant le même pour chacun, est cependant différent selon la constitution qu’il a héritée, ou acquis. Un réel, mais des réalités. Chacun perçoit l’Univers sous un certain angle d’approche, d’intensité émotionnelle, de synesthésies, d’expériences de vie qui façonnent notre être. Nous sommes biologiquement, et psychologiquement par notre culture, limités pour percevoir l’Univers.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Lors de cette levé des fonctions inhibitrices, l’état de rêve surgit à l’état d’éveil qui superpose des souvenirs localisés dans notre psychisme au cœur de notre réalité quotidienne. La conscience individuelle se trouve envahit par la conscience collective avec tout son ensemble de fonction non linéaire. Les états émotionnels particulièrement marquants, normalement enfoui dans l’inconscient, jaillissent alors en plein jour provoquant des sensations d’une forte intensité. Ces souvenirs peuvent tout aussi bien être agréables que désagréables, ils se projettent sur le miroir imaginatif et activent une expérience de rêve éveillé. Cette expérience de débordement d’autres types de conscience est vécue par des moines ascétiques, des voyageurs de l’extrême, des malades en phase de basculement de conscience, ou encore certaines maladies physiologiques. Les hallucinations, qui n’en sont plus comme vous l’auriez compris, révèlent le contenu psychique de la personne. Ses souvenirs à forte empreinte émotionnelle ne sont plus logés dans sa conscience intérieure, et qui peuvent rejaillir lors de certains rêves, ils sont au contraire activés à l’état de veille. Ces images envahissantes peuvent être cathartique lorsque nous accomplissons un travail thérapeutique sur nous-même, ou bien oppressantes lorsqu’elles arrivent à l’improviste. C’est alors que ces images deviennent cauchemardesques et envahissantes, il faut savoir se préparer pour recevoir le contenu enfoui dans le psychisme. »


Extrait d'une oeuvre d'Henry Darger, art brut.

2. Extrait d'une oeuvre d'Henry Darger, art brut.


Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page